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Une image d'un aventurier en train de faire de l'escalade sur la montagne Yamnuska

À l’affiche, Yamnuska: The Ragged Edge

3 mai 2024

Articles trouvés dans Récits, Nouvelles de la communauté

Chaque année, la communauté des grimpeurs se réunit pour célébrer leur sport par l’entremise du récit cinématographique. C’est ainsi que le film Yamnuska: The Ragged Edge a été présenté dans des festivals du film aux quatre coins du globe et a fait sa marque en remportant notamment le prix du public 2023 au Festival du film et du livre de montagne de Banff. Le film suit deux aventuriers des temps modernes qui se lancent dans un voyage d’escalade à travers le temps, célébrant la riche histoire et le folklore de l’une des parois les plus emblématiques au Canada. Au passage, ils rendent hommage à des personnages colorés qui ont laissé leur marque sur ces parois dès les années 1950.

Découvrez la bande-annonce et les dates de projection, et obtenez des informations inédites du cinéaste John Price sur la réalisation du film.

Pourquoi était-il important pour toi de présenter le mont Yamnuska parmi tous ces hauts lieux d’escalade?

John: Je pense qu’il est important de raconter l’histoire de l’escalade au mont Yamnuska parce que c’est là que l’escalade technique a commencé au Canada. Nous savions que certains des pionniers étaient encore de ce monde et pouvaient raconter leurs histoires. Cela nous a donné envie, à moi et à l’équipe de Sherpas Cinema, de recueillir ces histoires pour les transposer à l’écran.

Pourrais-tu nous parler de ton lien personnel avec Yamnuska et de l’influence que cette montagne a eue sur ta décision de faire le film?

John: Quand je suis arrivé au Canada en 2012, j’étais très débutant. Yamnuska a été l’un des premiers endroits où j’ai grimpé ici, et c’est là que j’ai pu me faire la main. Je ressentais beaucoup d’humilité face à la rigueur qu’exige ce type de paroi, et par conséquent, à l’apprentissage qui en résulte. Le rocher friable, ainsi que ses voies engageantes et difficiles à lire, ne sont pas pour tout le monde. Mais si vous êtes un alpiniste en devenir ou un grimpeur chevronné, il n’y a pas de meilleur endroit.

Filmeur au sommet d'une falaise, filmant une personne en train de grimper depuis le haut.

Photo par John Price

Selon toi, qu’est-ce qui distingue Yamnuska des autres destinations d’escalade?

John: Le rocher friable, les voies engageantes et difficiles à lire, l’équipement de trad et le climat en font un terrain d’entraînement formidable. À bien des égards, je pense que l’attrait de Yamnuska est dû à ses « imperfections ». Non, il n’est pas parfait, mais je pense que c’est là que réside une grande partie de sa valeur. Son ascension présente un défi exigeant, cérébral et sérieux, mais si vous le faites de façon sécuritaire, vous pourrez ensuite grimper n’importe où.

Sur le plan culturel, Îyâ Mnathka (Yamnuska) revêt une grande importance pour les Stoney Nakoda, car elle est à la fois un rappel et un symbole de la force de leur communauté. Et je pense que cette importance culturelle trouve un écho dans la communauté des grimpeurs, en révélant comme autres aspects l’émerveillement, le mysticisme et le respect. Durant le tournage du film, un grand nombre de grimpeurs ont exprimé leur amour et leur respect pour la montagne de façon très similaire : difficile à décrire (de leur propre aveu), mais ayant une signification profonde.

Une grimpeuse (Vikki Weldon) en tête d'une voie sur le Yamnuska

Photo par John Price

Le film rend hommage à des personnages colorés qui ont laissé leur marque depuis les années 1950. Peux-tu nous citer des anecdotes qui t’ont été racontées durant le tournage?

John: Leur nombre est infini. Des histoires de chutes de 80 pieds, d’ascensions en solo, de longues voies épiques, de montées en camionnette jusqu’au pied d’une paroi et de parcours en train reliant Calgary à la région au sud de Yamnuska. Nous avons filmé des sections entières qui ont dû être coupées au montage, soit parce qu’elles ne servaient pas l’objectif de l’histoire du Yamnuska, soit parce que nous n’avions pas le temps de les intégrer. Disons simplement qu’il nous reste beaucoup de matériel que nous espérons encore pouvoir utiliser éventuellement.

Comment as-tu réussi à trouver un équilibre entre l’histoire du Yamnuska et la représentation de l’escalade moderne?

John: J’ai toujours aimé l’idée d’associer de vieilles histoires du début de l’escalade (par le biais d’entrevues) avec celles du monde vertical moderne. D’un côté, on entend et on voit comment cela se passait à l’époque (photos d’archives), et de l’autre, on regarde Vikki Weldon et Quentin Roberts grimper la paroi ou parfois la même voie dont il est question. Cette approche m’emballait parce qu’elle nous permettait d’inviter le public à vivre l’expérience racontée à l’écran. Le film peut donc rejoindre une audience de jeunes grimpeurs qui pratiquent l’escalade moderne, tout en rendant hommage aux pionniers. Je pense qu’une telle approche permet d’honorer à la fois le passé et les éléments de sports d’action du film.

Deux alpinistes (Vikki Weldon et Quentin Roberts) au sommet d'une falaise, après avoir terminé leur ascension.

Photo par John Price

Y a-t-il d’autres personnes que tu aurais aimé mettre en lumière dans ce film, sans en avoir eu l’occasion?

John: Isobel Spreat, sans hésitation. Elle était de l’équipe de la première ascension des cheminées Grillmair, aux côtés de Hans Gmoser et de Leo Grillmair. À l’époque, c’était rare de voir une femme sur les parois d’escalade, et le fait qu’elle ait accompagné Hans et Leo lors de la première ascension de Grillmair était encore plus impressionnant. Malheureusement, Isobel est décédée avant le début du tournage. À part Isobel, il y a beaucoup d’autres personnes que j’aurais voulu inclure, avec leurs innombrables histoires et autant de projets d’escalade à raconter. Le plus difficile était de choisir une ligne directrice, de s’y tenir et de laisser le reste de côté. Cela me hantera jusqu’à la fin de mes jours!

Quel héritage souhaites-tu laisser par ce film, à la fois à la communauté d’escalade et aux néophytes?

John: J’espère que l’on s’en souviendra comme du premier film d’escalade à gros budget réalisé au Canada. J’espère que les gens le regarderont et auront envie d’appeler leurs grands-parents pour s’asseoir autour d’une tasse de thé et les entendre raconter leurs histoires pendant que c’est encore possible. J’aime à penser que notre film puisse rappeler à quel point l’histoire est importante et qu’on peut apprendre beaucoup en observant le passé et en écoutant. Pour ceux qui ne connaissent pas l’escalade, j’espère que les thèmes abordés dans ce film pourront transcender le sport pour être approfondis dans d’autres aspects de votre vie. Pour les personnes qui veulent s’initier, j’espère que je ne vous ai pas effrayés. Je vous jure que c’est une très belle façon de vivre sa vie.

Deux grimpeurs sur une voie avec la vallée en contrebas.

Photo par John Price

Projections du film — printemps 2024

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