3 février 2025
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Si vous lisez ceci, bonjour! Je m’appelle Emma, ambassadrice MEC, grimpeuse et monitrice d’escalade établie à Montréal. Je pratique l’escalade de rocher à l’extérieur depuis 12 ans et l’escalade de glace depuis un peu plus de deux ans maintenant. J’ai ma propre entreprise d’escalade, Climbing Escapes, dont la mission est d’enseigner aux débutants à grimper de façon sécuritaire à l’extérieur, et de guider les grimpeurs plus aguerris pour qu’ils acquièrent des techniques avancées afin de progresser dans le sport.
Il y a quelques années, je suis tombée amoureuse de l’escalade de glace. Pour ceux qui ne connaissent pas, l’escalade de glace est un sport similaire à l’escalade de rocher, à la différence qu’on progresse sur un pilier ou une stalactite de glace. On se sert d’outils comme des piolets et des crampons au lieu d’utiliser nos doigts et des chaussons d’escalade. Je me suis initiée à l’escalade de glace pendant la pandémie, quand les restrictions rendaient impossibles les voyages vers des parois chaudes et ensoleillées. Je n’ai jamais été une grande adepte de l’hiver, mais je voulais apprendre un nouveau sport, pour pouvoir pratiquer une activité en plein air lors des fins de semaine froides et enneigées au Québec.
Un jour, j’ai décidé de me joindre à un groupe d’amis qui allait faire de l’escalade de glace. Ils m’ont prêté du matériel, y compris ce qui allait devenir ma première paire de bottes d’alpinisme La Sportiva. Ce fut un moment spécial pour moi – j’avais l’impression d’ouvrir mes horizons et j’étais très enthousiaste à l’idée de me lancer dans une nouvelle aventure.
Ils m’ont appris quelques techniques d’escalade de glace, par exemple comment placer mon piolet et savoir si la glace est de la bonne couleur. Bien que c’était difficile et très différent de l’escalade de rocher, j’étais très heureuse de m’initier à un nouveau sport et d’apprendre quelque chose de nouveau. Je me souviens d’observer une autre fille qui grimpait à côté de moi et de me dire : « Wow, elle est trop forte. » Je me suis dit qu’un jour, je grimperais comme elle. J’ai su dès le départ que j’étais tombée amoureuse du sport. Après cette première journée, j’ai décidé de m’équiper et j’ai passé toutes mes fins de semaine à grimper de la glace. Même les onglées ne pouvaient pas m’arrêter. J’installais souvent des moulinettes pour mes amis et je me souviens de remarquer que j’étais souvent la seule personne de couleur à la paroi. Commencer un nouveau sport peut être intimidant, encore plus quand il n’a pas beaucoup de gens qui nous ressemblent. J’ai eu comme un déclic et je me suis alors impliquée au sein de la communauté d’escalade de glace. Je pouvais aider à faire de chaque paroi un lieu plus diversifié et inclusif pour les autres personnes qui veulent s’initier au sport.
Au cours de ma deuxième saison, j’ai entendu parler d’une sortie d’initiation à l’escalade de glace organisée par Routes to Rootz (auparavant HikeMTL) pour les gens de couleur.
J’ai assisté un autre moniteur lors de cet événement et je l’ai aidé à donner des conseils au groupe. Je me suis sentie valorisée de partager certaines techniques avec les débutants, en particulier parce que je venais moi-même de commencer une nouvelle activité. Je savais à quel point il était difficile et intimidant de s’initier à un nouveau sport, en particulier l’escalade de glace, qui n’est pratiqué que par une petite communauté. En voyant les participants repousser leurs limites, atteindre le sommet et se sentir fiers, j’ai ressenti une énergie très inspirante.
Après trois saisons d’expérience, il était temps de me mettre au défi. Je parlais à Caitlin, la gestionnaire principale de communauté chez MEC, qui s’occupe également du programme d’ambassadeurs MEC, au sujet de mon rêve de devenir un jour guide d’escalade de glace. Elle m’a encouragée à suivre un cours pour obtenir ma certification de premier de cordée, afin que je puisse aider les gens qui s’initient à l’escalade de glace. Je ne croyais pas être prête et, honnêtement, j’avais peur. Je dois admettre que j’avais un peu le syndrome de l’imposteur puisque je n’avais pas une tonne d’expérience pour grimper en premier de cordée. Mais s’il y a une chose que l’escalade m’a apprise, c’est que parfois le manque de confiance en soi et la peur sont l’unique obstacle entre nous et les objectifs d’escalade qui nous semblaient « impossibles ». Même si une formation appropriée et la capacité de reconnaître ses limites sont des aspects importants en escalade, on doit parfois repousser le doute, écouter son instinct et foncer. On ne sait jamais quels objectifs on peut atteindre ou les communautés qu’on peut découvrir de l’autre côté. Et on ne sait jamais qui d’autre nous observe en se sentant inspiré – en se disant qu’il ou elle voudrait grimper comme ça un jour.
Lorsque je suis arrivée à ma formation, j’étais très heureuse de constater que nous serions un groupe de quatre femmes. Anouk, notre monitrice, n’était nulle autre que la femme trop forte que j’avais vu grimper lors de ma première sortie d’escalade de glace. J’étais encore plus enthousiaste à l’idée d’apprendre, et je me sentais à l’aise d’aller à mon propre rythme, en sachant que je partageais cette expérience avec d’autres femmes courageuses. La formation était instructive et valorisante. Nous avons appris à poser des vis à glace, à construire des relais, à descendre en rappel, et nous avons grimpé en premier de cordée, avec une moulinette de secours. Honnêtement, c’était très difficile et j’ai eu besoin de beaucoup de pratique.
J’ai été bien impressionnée et inspirée par les femmes présentes ce jour-là. Les grimpeuses de glace chevronnées comme les débutantes repoussaient leurs limites, et je me suis dit : « si elles peuvent le faire, moi aussi je peux y arriver. »
« Ce cours m’a donné la confiance nécessaire pour poursuivre en toute sécurité mon parcours de grimpeuse de glace, en me rappelant de croire en moi et me laissant vivre la joie d’être à nouveau une débutante. »
Si l’escalade de glace vous semble être votre prochaine activité hivernale ou que vous êtes à la recherche d’excellentes parois d’hiver, jetez un coup d’œil à deux de mes parois de glace préférées au Québec : le lac Mastigouche et le lac Sylvère. Avant d’enfiler vos crampons, assurez-vous toujours d’avoir les compétences et les connaissances requises pour grimper de la glace. Pour vous initier au sport, je vous recommande de suivre un cours (c’est une excellente façon de rencontrer d’autres grimpeurs!), et de lire ces conseils. Assurez-vous d’avoir une formation adéquate sur la façon d’utiliser votre matériel. Comme dans tous les espaces en plein air, essayez de laisser le site d’escalade en meilleur état que vous l’avez trouvé en appliquant les principes du Sans trace. Nous voulons préserver nos lieux de plein air pour que les futurs grimpeurs puissent en profiter eux aussi! Si vous vous rendez à la paroi par vous-même, assurez-vous d’être membre de la FQME avant d’accéder aux secteurs d’escalade de glace – et vérifiez toujours toujours les conditions avant de partir.
Le matériel préféré d’Emma
Prêt à vous lancer dans le sport? Voici le matériel d’escalade de glace dont je ne me sépare jamais.
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Corde hydrofuge Crag 9,8 de Mammut : J’aime cette corde parce qu’elle est plus épaisse et, plus important encore, parce qu’elle est hydrofuge, ce qui signifie qu’elle absorbe très peu d’eau.
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Piolet Nomic de Petzl : J’adore la façon dont ces piolets répartissent le poids. J’ai commencé à grimper avec les Nomic et même après quelques saisons d’escalade de glace, ce sont encore les piolets que j’utilise le plus.
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Crampons Lynx de Petzl : J’adore la précision de ces crampons et la façon dont on peut changer le système de fixation pour accommoder différentes bottes pour différents terrains.
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Dispositif d’assurage Smart de Mammut : Pour l’escalade de glace, on veut éviter l’utilisation d’un Grigri ou de tout autre dispositif d’assurage passif. L’assureur Smart de Mammut est un bon hybride qui offre la protection nécessaire si la corde est chargée et que vous mains glissent de la corde.