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C’est dehors que ça se passe !

24 mai 2016

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D’abord, on va dehors parce que nos parents nous y obligent.

On proteste, bien sûr, souhaitant rester devant la télé ou construire des cabanes en coussins. Mais impassibles, ils nous montrent la porte. Et c’est ainsi qu’on se retrouve à l’extérieur contre notre gré.

Pourtant, on met peu de temps à découvrir des flaques d’eau pour y sauter, des insectes à attraper ou des arbres pour y grimper. Puis on s’évade, on fait des hélicoptères avec les samares, on souffle les pissenlits dans le vent et on fouille dans les champs de trèfle à la recherche de celui à quatre feuilles. Surtout, on n’a pas besoin de directives ni d’encouragements pour découvrir le monde qui s’étend dans notre cour arrière. Si vous avez besoin d’une preuve que nous sommes tous, au plus profond de nous, des créatures sauvages, il n’y a qu’à observer avec quel naturel un enfant explore une forêt ou avance d’un pas assuré le long d’un cours d’eau.

Two kids walking on a log over a small creek

À mesure que les années passent, une métamorphose lente se produit, imperceptible, jusqu’à ce qu’on se réveille un matin pour se rendre compte qu’on franchit la porte de la maison volontairement, de façon instinctive et même avec une certaine hâte. Selon E. O. Wilson, l’attrait pour la nature est à la fois inné et universel. Certains qualifient même cet attrait de dépendance (selon moi, la plus saine qui existe pour le corps et l’esprit).

Plus tard, alors que les murs de ciment s’élèvent autour de nous et que les obligations deviennent notre lot quotidien, on commence à organiser notre horaire pour y inclure une balade à vélo dans le parc, une randonnée en forêt ou une sortie en kayak. On rêve aux week-ends, aux moments où l’on peut enfin partir avec les amis qui partagent cette même passion, que ce soit en direction des montagnes, de la plage, des parcs nationaux, d’un lieu encore secret ou même des sites de camping en bordure de route. Laissant notre lit et notre résidence derrière, on retourne vers un autre chez soi. Le sable entre les orteils, la chaleur du soleil sur nos épaules, le vent dans les cheveux et le soir, la terre juste en-dessous de nous.

On va dehors pour se défaire du stress du quotidien et pour goûter à cette vie si simple. Dans notre escapade, nous mettons de côté Facebook et Twitter pour profiter des conversations autour du feu et des appels du martin-pêcheur qui survole la berge.

Why we go outdoors - Bruce Kirkby

On va dehors pour refaire le plein d’énergie. Pour transpirer. Pour prendre une saine dose de saleté. Et pour apprendre des choses qu’aucun livre ou site Web ne peut nous enseigner. On va dehors pour tester nos limites et notre instinct. Pour découvrir de nouvelles facettes de nos amis. Pour stimuler notre imagination. Et pour goûter à la liberté.

Hiker sitting on a rock overlooking mountain peaks in the distance

Au milieu des forêts, des eaux bleues et des sommets, on entrevoit la facette microscopique – et la beauté éphémère – de notre propre vie. Et dans le processus, on redécouvre cette part de nous, plus humaine et plus douce. Puis une vérité semble s’imposer : nous sommes de meilleures personnes parce que nous avons joué dehors.

Dans un monde où les humains sont de plus en plus névrotiques, stressés, isolés socialement, sédentaires et banlieusards, on passe du temps à l’extérieur pour donner un sens à ce qui se passe à l’intérieur. Pour se perdre et se trouver. On va dehors pour des raisons que les mots ne peuvent expliquer.

Plus tard, on commence à traîner nos propres enfants dehors. Ou les enfants de nos amis. Nos neveux et nos nièces. Pour sentir l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, les pommiers en fleurs et les peupliers en bourgeons. Pour sculpter des branches, pédaler et s’écorcher les genoux. Pour sentir le ventre lisse d’une truite et pour s’émerveiller devant un colibri. Pour faire un feu avec l’écorce de bouleau et griller des guimauves. Et, finalement, pour admirer la Voie lactée qui se déplace lentement dans le firmament.

Why we go outdoors - Bruce Kirkby

Vous pouvez penser qu’on forme une secte – les mordus de plein air, les grimpeurs crasseux, les granos, les écolos, les amoureux de la nature et les obsédés de l’entraînement – mais on va simplement dehors parce qu’on aime ça.

Si vous n’êtes pas déjà en train de profiter du plein air, nous espérons que vous nous y rejoindrez bientôt. Il y a toujours de la place pour une personne de plus autour du feu.


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