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Vaincre ma peur des côtes et des ours pour la course

14 mars 2018

Articles trouvés dans Activités, Récits

Quand je vivais à Toronto, je menais une vie très occupée. Je travaillais à temps plein comme animatrice à la télévision, et mon horaire était ultrachargé; l’environnement de travail stressant a fait réapparaître l’anxiété et l’insomnie dont je souffrais dans ma jeunesse. Cela m’a pris un certain temps pour trouver un mécanisme d’adaptation, mais au cours des deux dernières années que j’ai passées dans la métropole canadienne, j’ai découvert la course.

Cette activité était parfaite pour mon horaire continuellement changeant. Elle ne coûtait rien, et je pouvais m’y adonner chaque fois que mon horaire me le permettait. De plus, la course m’aidait à relâcher tout le stress que je ressentais à ce moment-là. Bien que je ne me sois jamais considérée comme « une coureuse », la course est rapidement devenue essentielle à ma vie. Dans la première année, j’ai participé à une course, je me suis jointe à quelques clubs de la ville et j’ai savouré chaque moment passé à fouler le bitume. La course est devenue ma planche de salut.

Mel Offner in a Toronto road running race
Mel Offner running as part of a night run crew

En janvier dernier, je suis partie vivre à Vancouver; je me souviendrai toujours de la première soirée où j’ai couru dans une nouvelle ville. Comme je ne connaissais pas le quartier (ni aucun coureur), je me suis jointe à un club de course près de chez moi. Avant de partir, les organisateurs nous ont demandé de partager nos objectifs de course pour l’année. À ma grande surprise, de nombreux coureurs souhaitaient participer à des courses sur sentier. J’étais très intriguée à ce propos et j’ai passé toute la durée de la sortie à questionner l’un des coureurs au sujet de son expérience sur les sentiers de la région.

J’avais déjà entendu parler d’ultramarathons et de course sur sentier, mais je n’avais jamais fait ni l’un ni l’autre. L’expérience me tentait, surtout que j’étais de plus en plus accoutumée à la course sur route. Toutefois, deux raisons m’empêchaient de me lancer. La première était le dénivelé : jusqu’à présent, je n’avais couru que sur des terrains plats; je ne pouvais donc qu’imaginer à quel point les sentiers en pente pouvaient être ardus. La deuxième, c’était les ours ! Étant originaire de la ville, je n’avais jamais vu d’ours de près, et j’étais terrifiée à l’idée de m’aventurer seule sur les sentiers.

Trail signage in North Vancouver, bC

Quelques mois plus tard, un nouvel ami m’a invitée à m’initier à l’activité sur des sentiers faciles, pas très loin de la ville. Bien que l’idée de tomber sur des animaux sauvages m’a effleuré l’esprit durant la course, j’étais rassurée par sa présence.

Immédiatement, j’ai compris que la course sur sentier est complètement différente de la course sur route. Parce qu’on change constamment notre foulée et que le terrain varie sans cesse, il est plus difficile de régulariser sa fréquence cardiaque. J’ai découvert qu’il faut même marcher dans certaines sections quand les pentes sont trop abruptes ou trop longues, chose que je n’avais jamais faite auparavant. Les habitués des sentiers vous diront que si vous les dépassez en montant, il est fort probable qu’ils vous dépasseront dans la descente parce que vos jambes seront fatiguées.

La course sur sentier vous oblige également à être constamment présent. Sur la route, mes deux années d’expérience me permettaient d’activer mes jambes presque inconsciemment. Je pouvais écouter de la musique et rêvasser sans problème. Sur les sentiers par contre, une seconde d’inattention peut me faire trébucher sur une branche ou une pierre.

Même si le défi était immense, la course sur sentier m’a tout de suite séduite. J’aime être complètement entourée par la nature à écouter les bruits et à être attentive aux différentes couleurs et odeurs.

Avec le temps, je me suis même aventurée dans des entraînements en solo (ma peur de me trouver face à un ours est toujours présente, mais s’est estompée grâce aux conseils de coureurs du coin). Lorsque je pars seule, j’avertis toujours quelqu’un où je vais, et je m’en tiens aux sentiers que je connais et sur lesquels je suis confortable. Je m’assure aussi d’avoir l’équipement approprié lors de courtes sorties en forêt.

Mel Offner checking her watch in the forest

Peu après mon initiation à la course sur sentier, j’ai participé à ma première course MEC l’automne dernier. Même si je suis encore nouvelle dans cet univers, la course sur sentier est assurément devenue l’une de mes activités de plein air préférées. À tel point que, lorsque je voyage au Canada et à l’étranger, je regarde s’il y a des sentiers de course à destination – il s’agit d’une excellente façon de découvrir une région. Et même si les montées représentent encore un défi pour moi, la vue du haut d’une montagne ou le paysage qu’offre une clairière vaut chaque fois la brûlure dans mes cuisses.

Si j’avais su à quel point la course sur sentier m’apporterait une telle paix, je m’y serais mise bien avant quand je restais à Québec et à Toronto. Mais il n’est jamais trop tard pour s’y mettre ! Depuis que je pratique la course sur sentier, j’ai découvert que de nombreuses villes partout au Canada – pas seulement Vancouver – ont des réseaux de sentiers à explorer. D’ailleurs, j’aurais bien aimé connaître les meilleurs endroits pour la course sur sentier à Toronto quand j’y habitais.

Si, comme moi, vous craignez de vous lancer sur les sentiers pour la première fois, joindre un club de course sur sentier ou participer à un atelier peut certainement apaiser certaines de vos craintes.

Mel Offner trail running on a snowy trail

La course sur sentier m’a sans contredit aidée à devenir une meilleure coureuse, en plus d’être moins dure pour le corps et incroyablement bénéfique pour l’esprit. Maintenant, chaque fois que je me sens anxieuse, j’enfile mes chaussures de course et je m’élance sur un sentier à proximité. Peu importe où je me trouve, c’est le meilleur remède pour mon âme.


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