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Pourquoi nous faisons de la randonnée

26 août 2019

Articles trouvés dans Activités, Récits

Peu importe comment on l’appelle – la randonnée, la conquête de sommets, le trekking, la longue rando, et même la marche – on pratique généralement cette activité avec la même intention fondamentale : se rendre du point A au point B. Pour arriver quelque part.

C’est seulement plus tard que l’on comprend que l’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage.

Certaines personnes font de la randonnée pour échapper à un environnement bruyant ou pour trouver du réconfort. D’autres pratiquent la randonnée par défi, pour découvrir jusqu’où ils peuvent aller, à quelle vitesse ils peuvent progresser ou comment ils peuvent réduire leur équipement pour rendre leur sac à dos ultraléger. Certaines personnes pratiquent la randonnée la fin de semaine, sous la forme de longues missions en milieu sauvage qui mettent leurs poumons à l’épreuve. Les adeptes de longue rando consacrent des mois à traverser des chaînes de montagnes, et même des pays. Certains pratiquent la randonnée la nuit avec une lampe frontale sous le scintillement des étoiles. Des coriaces s’aventurent en plein milieu de l’hiver pour marcher sur des surfaces glacées. Pour de nombreux randonneurs, les bottes robustes deviennent de fidèles compagnons de route, alors que quelques-uns décident de marcher pieds nus, sentant le sable et la poussière entre les orteils qui leur rappellent des périodes où tout était plus simple.

Mais peu importe les raisons qui incitent chacun à faire de la randonnée, des bienfaits inattendus en découlent rapidement.

Two hikers by Shark Tooth Mountain in the Canadian Rockies

Le premier bienfait est le plus évident : une meilleure santé. Je ne vous ennuierai pas avec des statistiques, car il existe de nombreuses preuves convaincantes, mais disons simplement que 20 minutes de marche par jour procurent des bienfaits indéniables et sans équivoque. Tous les aspects de notre être semblent profiter de ce simple exercice qui agit sur le taux de cholestérol, le risque de maladies cardiovasculaires, le psoriasis et la maladie de Parkinson.

Personnellement, j’ai récemment renoué avec les plaisirs de la randonnée et de la marche en raison d’une hernie discale. Parmi tous les traitements modernes offerts (tables d’inversion, injection intramusculaire, injections péridurales, massages, acuponcture, physiothérapie, réadaptation, application de glace et de chaleur), c’est la marche que la plupart des médecins et des chirurgiens jugent le plus efficace pour rétablir les fonctions corporelles.

Un physiologiste de l’équipe olympique canadienne m’a dit : « Si vous pouvez faire seulement une chose chaque jour, alors marchez. De préférence, à un rythme dynamique, en balançant les bras à partir des épaules, et non des coudes ».

Mes premières sorties étaient courtes. J’ai eu du mal à parcourir un seul pâté de maisons, souvent forcé de m’allonger sur le trottoir pour me reposer. Puis peu à peu, j’ai retrouvé ma force. J’ai pu marcher pendant une heure. Puis, deux. Ma hernie discale a fini par guérir et j’ai retrouvé la forme, mais je n’ai jamais arrêté mes randonnées quotidiennes, car je sentais qu’une magie inexplicable était en train d’opérer.

Hiker stretching out over a small creek and having fun

La randonnée pourrait être l’antidote idéal au fléau des temps modernes de la sédentarité. En effet, elle permet de nous étirer vers le haut, d’engager les fléchisseurs de la hanche et les fessiers tout en activant le système vestibulaire et renforçant les mouvements controlatéraux (jambe et bras opposés qui bougent à l’unisson) qui sont à la base de toute performance.

Toutefois, les bienfaits ne se limitent pas seulement au corps.

Réputée depuis longtemps pour sa capacité à améliorer la performance cognitive, la marche en nature est maintenant reconnue comme un redoutable moyen de lutter contre la dépression, le stress et l’anxiété. Hemingway, Thoreau et Jefferson en ont vanté les mérites, tout comme Platon, Aristote, Dickens, Ruskin et Emerson. Portée à ses limites, la marche devient une forme de méditation qui nous permet de faire appel à notre créativité, à notre sagesse, et même à retrouver une capacité oubliée : l’émerveillement.

Faire de la randonnée à travers un paysage, c’est le découvrir – et certainement de façon plus intime qu’en prenant un train, un avion ou une voiture. Les distances deviennent réelles à nouveau. Et inspire l’humilité.

Il y a 20 ans, ma femme et moi avons fait un trek à travers l’Islande, du nord-est au sud-ouest, une aventure de 37 jours totalisant 1000 kilomètres. En chemin, nous avons découvert des villages de pêcheurs abandonnés et des pierres tombales d’enfants au milieu d’herbes balayées par le vent. Nous avons jeté un œil par-dessus des falaises maritimes pour entendre le vacarme d’une nuée de fulmars, de guillemots de Troïl et de mouettes tridactyles. Nous avons traversé des glaciers enveloppés de brouillard, nous nous sommes réchauffés près des ouvertures de vapeurs volcaniques et nous avons suivi d’anciennes routes commerciales à travers des champs de lave où des milliers de sabots d’animaux avaient laissé leur marque dans la pierre.

Je n’aurais jamais découvert ce petit pays de cette façon si j’avais conduit sur la route périphérique, car les paysages entrevus à travers la fenêtre d’une voiture sont distants et inaccessibles.

Two hikers on windy high coastline in Ireland, one is pointing

Plus important encore, la randonnée et la marche sont incomparables dans leur capacité à lever le voile sur le paysage dans notre environnement. Le simple fait de se déplacer à pied à travers les quartiers familiers fait de nous des participants plutôt que des spectateurs. Nous saluons des étrangers, nous prenons conscience des routines, nous remarquons des changements subtils, et de cette façon, suivre la même route jour après jour devient motivant au lieu de devenir banal. À mesure que les expériences et les observations s’accumulent, comme des sédiments dans un lac, notre compréhension du monde extérieur s’approfondit.

Dans la forêt derrière ma maison, un chemin usé traverse un boisé de pins tordus matures. C’est ici, il y a 10 ans, que j’ai dérangé un grand-duc d’Amérique et amené l’oiseau majestueux à prendre son envol et à planer silencieusement à travers les arbres gigantesques avec ses ailes déployées.

Je suis passé devant cet endroit une centaine de fois et même si je n’ai jamais revu le hibou, j’y pense toujours.

La randonnée et la marche sont de véritables activités démocratiques qui exigent peu de matériel, sauf de bonnes chaussures, et qui sont accessibles à pratiquement tout le monde : riches, pauvres, jeunes ou vieux. (Certes, mieux vaut prévoir un sac à dos avec les essentiels comme un manteau, une bouteille d’eau et de la nourriture pour les longues randonnées.) Toutefois, en cette époque du tape-à-l’œil et d’exploits « instagramables », la randonnée est devenue le parent pauvre des activités de plein air.

En revanche, je tiens simplement à noter que, contrairement à la course à pied, au vélo, au ski ou à toute autre activité plus intense, le mouvement de marche lent et régulier sur un sentier peut être absorbé en doses quasiment illimitées, ce qui renforce le corps plutôt que de l’affaiblir. Évidemment, des blessures dues au surmenage peuvent survenir, mais le stress exercé sur les muscles et les articulations est d’une nature différente. Fondamentalement, nos corps sont conçus pour marcher et marcher, à perpétuité.

Three hikers on a ridge with a tall peak in the background

Par ailleurs, le plus grand bienfait de la randonnée ne réside peut-être pas dans ce qu’elle est, mais dans ce qu’elle n’est pas.

Il est difficile de lire ou d’écrire un message sur son cellulaire en marchant sur un sentier. Nous sommes donc forcés de nous familiariser (ou de nous refamiliariser) avec d’autres merveilles : le silence, la curiosité, l’odeur de la terre sur le sentier, l’iridescence d’une aile d’une libellule, une discussion franche entre amis dans la forêt.

Évidemment, tout cela n’a rien à voir avec la conquête de sommets ou une réduction du taux de cholestérol. Placer un pied devant l’autre est fondamentalement une expression de l’humanité; c’est ce qui fait de nous ce que nous sommes et ce qui nous mène à entreprendre ces voyages. J’espère que vous vous joindrez à nous.

Les produits de rando préférés de Bruce

Vous prévoyez attaquer un sentier ? Voici quelques produits de randonnée auxquels Bruce fait confiance :

Bruce Kirkby's favourite hiking gear photos

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