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La première fois que j’ai fait du ski de haute route

22 février 2018

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Remarque : Ce billet ne remplace pas** une véritable formation sur la sécurité en avalanche. Soyez prudent en milieu sauvage ! Inscrivez-vous à un cours de sécurité en avalanche (CSA) dans votre région offert par*Avalanche Canada et Avalanche QuébecMEC est fière d’êtrepartenaire d’Avalanche Canada depuis plus de 25 ans.

Les skieurs adorent se vanter d’avoir skié dans la poudreuse. C’est le nec plus ultra des trophées. Et honnêtement, il est plus facile de trouver la poudreuse en milieu sauvage. Pour avoir skié toute ma vie en centre, je n’en parlais pas souvent. Entre-temps, mes amis et collègues revenaient d’un week-end de ski dans la neige fraîche et la poudreuse jusqu’aux hanches. Un fort sentiment d’envie s’installait.

Le ski de haute route a toujours été la prochaine étape logique, mais je savais que j’avais besoin de suivre une formation en cas d’avalanche. Lorsque j’ai appris qu’un de mes amis a été pris dans une avalanche dans la région de Kananaskis et que l’ambassadeur MEC Bruce Kirkby a survécu à une avalanche (en anglais) et que j’ai entendu parler du sauvetage inédit (en anglais) au Cherry Bowl (une avalanche de taille 3,5 assez puissante pour détruire un petit bâtiment qui a enseveli un groupe de skieurs), je me suis dit qu’il était temps de suivre un cours de sécurité en avalanche (CSA). J’ai donc réuni une équipe d’employés MEC pour m’accompagner à Whistler afin que je puisse obtenir ma certification. Ma première sortie de ski de haute route allait se dérouler dans le cadre de cette formation. Lisez la suite pour savoir ce que j’ai appris en cours de route.

Group of smiling skiers with mountain scenery behind them

Notre équipe était composée de huit courageux ! Mordus de ski de haute route, Elyse et Brian suivaient le cours pour se rafraîchir la mémoire, alors que le reste du groupe – Jaime, Matty, Lauren, Matt, Alyson et moi-même – étions des skieurs en centre de calibre intermédiaire à avancé, prêts à apprendre les rudiments. La formation s’est déroulée sur deux jours : une journée de théorie et une journée sur le terrain, dirigée par notre instructeur expert d’Extremely Canadian, Mitch.

Nous nous sommes installés dans la salle de classe durant la soirée où nous sommes arrivés pour nous plonger directement dans les leçons sur les manteaux neigeux, les vents latéraux et les techniques d’orientation. Nous avons appris la différence entre les secteurs situés sous la limite forestière, au niveau de la limite forestière et dans la zone alpine, ainsi que l’importance de l’orientation dans les rapports d’avalanche (p.ex., vents du SE, plaques à vent dans le NO) et comment est-ce que les avalanches déclenchées au cours des 48 dernières heures sont les premiers indicateurs que d’autres avalanches pourraient se déclencher. Nous avons quitté la salle de classe la tête pleine de nouvelles informations, des notions théoriques que nous allions mettre en pratique le lendemain sur la montagne.

Les avalanches déclenchées au cours des 48 dernières heures sont les premiers indicateurs que d’autres avalanches pourraient se déclencher.

Équipés de skis de haute route, de peaux d’ascension, de détecteurs de victimes d’avalanche et de collations (nous nous sommes fiés à cette liste de vérification pour le ski de haute route), nous avons rencontré Mitch, puis nous nous sommes installés dans les remontées mécaniques pour accéder à un chalet de montagne afin de planifier notre journée. Grâce à des cartes topographiques, à l’application d’Avalanche Canada (en anglais) et à quelques coups de téléphone pour écouter les conditions de neige, nous avons recueilli l’information de base pour la journée : nouvelles chutes de neige, vents, nombre d’avalanches dans les dernières 24 heures, indices de risque, signes d’instabilité, changements météo et récentes accumulations dues au vent. Grâce à notre trousse Avaluator, nous avons évalué les conditions de neige et déterminé les terrains à éviter.

People looking at maps and apps on their phones
An instructor talking to three people in the snow

Une fois à l’extérieur, nous avons formé un cercle autour de Mitch et nous avons testé nos détecteurs de victimes d’avalanche afin de nous assurer que les modes émission et réception étaient fonctionnels. Elyse était responsable de localiser le reste du groupe. « Je t’ai trouvé Kim. Matt aussi. »

Mitch a été un peu étonné lorsqu’il a pris conscience qu’il était en train de donner une formation improvisée sur les ascensions avec peaux et les virages serrés sur des surfaces glacées. Puisque la plupart des instructeurs qui donnent le cours en sécurité en avalanche présument que les participants savent déjà comment utiliser du matériel de ski de haute route et installer et enlever des peaux d’ascension, et demandez à un expert en ski de haute route de vous montrer comment l’utiliser sur une petite colline près de chez vous ou sur le côté d’une piste en centre. Il y a tellement de matière à apprendre dans un CSA que la dernière chose à laquelle vous souhaitez penser est de vous prendre la tête avec votre matériel ou d’apprendre à effectuer des virages serrés sur des surfaces glacées en moins de deux. Faire l’ascension d’une montagne est étonnamment amusant, mais vous

C’est ce que les skieurs veulent dire quand ils parlent de « mériter ses descentes ».

Même une petite étendue boisée située à côté d’une descente populaire nous donnait l’impression que nous étions sur une autre planète. L’environnement est soudainement devenu plus silencieux et serein, et la neige était incroyablement légère. L’ascension a ajouté une toute nouvelle dimension à notre journée sur la montagne. C’est ce que les skieurs veulent dire quand ils parlent de « mériter ses descentes » : le plaisir de la descente grandissait en nous à chaque pas vers le sommet, alors que nous prenions le relais pour ouvrir la piste chacun à notre tour.

A small skier in the background, about to ski down a powder filled slope
A group of skiers learning how to skin up a slope

Nous nous sommes déplacés avec nos peaux d’ascension d’une pente à l’autre en observant des accumulations de neige par vent latéral et des dépôts de neige sur les lignes de crête, ainsi qu’une variété de terrains, simples, et complexes. Mitch a parlé de la qualité granuleuse de la neige, de son élasticité et des signes avant-coureurs de danger : la pluie provoque les changements les plus rapides au manteau neigeux; les avalanches se déclenchent le plus fréquemment sur les pentes de 35 à 45 degrés d’inclinaison; lorsque vous voyez des roches parsemées de neige en haut d’une pente, évitez-les; si vous entendez l’eau s’écouler sous la neige au printemps, ne restez pas là !

Instructor holding a shovel in front of a wall of snow
Three skiers holding shovels and jumping onto a wall of snow
A group of people furiously shovelling snow

Durant la deuxième journée, Mitch nous a réunis pour profil test en coupant la neige comme gâteau étagé. Après avoir cherché et palpé les couches solides et fragiles, il a pris un bloc sur sa pelle et il l’a cogné par en dessous avec sa paume. La neige a sauté vers le haut, puis s’est déplacée. Du coup, nous avons immédiatement vu les fissures créées dans le bloc par la gravité.

Le laps de temps dont on dispose pour réussir une opération de sauvetage est de seulement 10 minutes.

Après avoir démonté notre site de test pour assurer la sécurité des autres skieurs, nous avons simulé une opération de sauvetage. Cette simulation nous a fait comprendre à quel point il est difficile de secourir des victimes d’avalanche avec succès. Trouver un signal, sonder les crevasses et creuser dans la neige – même en formation en V –, c’est épuisant. Le laps de temps dont on dispose pour réussir une opération de sauvetage est de seulement 10 minutes. Une personne ensevelie par une avalanche a 80 % de chance de survivre si elle est retrouvée dans les 10 minutes suivantes. Après 15 minutes, les chances de survie tombent à 40 %. Et après 35 minutes, les chances de survies sont moins de 10 %.

Le ski de haute route est un sport aussi attrayant que dangereux. De plus, il y a tellement de matière à apprendre sur la sécurité en avalanche que je n’ai pas mentionnée dans ce billet. La seule façon d’être vraiment préparé c’est de suivre des cours offerts par Avalanche Canada, Avalanche Québec ou tout autre organisme certifié, puis d’aller mettre en pratique ce que vous avez appris.

Même si j’ai suivi un cours de sécurité en avalanche (CSA), il y a toujours quelque chose à apprendre. Je prévois perfectionner mes connaissances en suivant d’autres cours de sécurité en avalanche et d’opération de sauvetage de compagnon. Entre-temps, vous pouvez me trouver en compagnie de skieurs de haute route chevronnés durant les fins de semaine ou en train de préparer un séjour en refuge ou de rédiger des histoires sur la poudreuse.

*** Vousêtes une adepte de plein qui a déjà suivi le CSA 1 et vous souhaitez poursuivre votre apprentissage** ? Du 29** mars au 1er** avril** 2018, l**’organisme Les Chèvres de montagne organise la formation Gestion du terrain avalancheux (GTA), une expédition de 3 jours et 3** nuits en refuge, entre filles, dans le parc national de la Gaspésie, au Québec. Informez-vous** !*

Backcountry ski instructor

MEC est engagé à soutenir la formation sur la sécurité en avalanche, la sensibilisation du public et les bons moments en plein air. Un merci tout spécial à Mitch pour ses instructions minutieuses et son sens de l’humour durant notre cours.


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