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La grimpeuse Sabrina Chapman et son projet Titan

24 août 2020

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Sabrina Chapman, ambassadrice MEC, est l’une des rares femmes noires dans le monde à s’attaquer à des voies de niveau élite. « La route n’est pas facile, admet Sabrina. Ma récompense est la possibilité d’inspirer d’autres femmes de couleur. Si elles peuvent se reconnaître en moi d’une quelconque façon, alors ça me suffit. »

Titan est son projet, et voici son histoire.

Comment ce projet a-t-il pris forme?

Sabrina : En mars 2019, Danielle Williams (fondatrice de Melanin Base Camp) et Aman Anderson (directeur général de Beast Fingers Climbing) m’ont approchée pour me demander si j’avais envie de travailler sur un film qui tracerait mon parcours en escalade. Je ne sais pas comment ils ont eu mon nom, mais après un moment d’hésitation, j’ai accepté. Un mois plus tard, j’ai mentionné que je partais une semaine au Kentucky, et soudainement, Shane Smith, le réalisateur, m’a contactée pour me rencontrer afin de commencer le tournage.

Le projet Titan est un moyen de raconter mon histoire en tant que fille d’immigrés dont le parcours de grimpeuse et la réussite de voies difficiles ne sont pas montrés dans les médias grand public. Il permet aussi de reconnaître qu’il y a bel et bien un public pour les récits de personnes noires, autochtones et de couleur qui sont déterminées et qui créent un monde à leur image, en plein air.

Pourquoi as-tu choisi Titan?

Titan se trouve sur le territoire de la nation ojibwée de Saugeen. Il s’agit d’une voie de calcaire qui fait environ 36 m et qui comporte deux crux distincts. Le premier crux est à la jonction de la partie principale du mur et d’une première section légèrement déversante d’environ 15 m qui comprend une série de longs mouvements sur des petites réglettes offrant très peu de repos. Le second se situe environ 21 m plus haut et comporte une pochette à deux doigts peu profonde, une pincette et de petites prises de pied sur une face verticale.

J’aime le fait que cette voie longue me permette de passer beaucoup de temps sur la paroi, entre le ciel et la roche, et les mouvements exigent exactement ce que j’aime de l’escalade – du gainage, de la force des doigts et de la concentration.

Quelles sont les conséquences des derniers mois sur ton entraînement?

Je me suis blessée au doigt en 2019 et je n’ai pas pu faire d’essais dans Titan. Pendant les deux premiers mois de la quarantaine en 2020, j’étais encore concentrée sur mon objectif de commencer la saison en pleine forme. J’ai la chance d’avoir ce qu’il faut à la maison pour m’entraîner, mais lorsque les manifestations ont commencé aux États-Unis et au Canada, ma motivation a changé. Mes traumatismes raciaux refoulés ont refait surface et je n’avais pas l’énergie nécessaire pour suivre un programme d’entraînement.

L’entraînement fait partie de moi et de la façon dont je prends soin de ma santé mentale. Je me suis donc contentée d’écouter mon corps au quotidien : grimper sur mon mur d’escalade, faire des exercices sur ma poutre de traction ou de la musculation. En ce moment, mon objectif est de retrouver mon équilibre et de profiter des moments en plein air et sur la paroi, sans aucune attente. Cela dit, il y a quelque temps, j’ai fait un essai dans Titan. Je suis tombée une fois, puis je suis repartie tout de suite et j’ai enchaîné jusqu’au relais. Ce qui ressort de cette tentative, c’est que je suis restée très calme. J’ai tiré sur les prises de mains et j’ai poussé avec les jambes, avec juste ce qu’il faut de force et de grâce. Depuis, je m’accroche à l’idée de regrimper la voie dans cet état d’esprit, et c’est pourquoi je sais que la saison 2020 ne peut se terminer pour moi sans que je me donne cette chance.

Sabrina Chapman climbing

Sur quoi travailles-tu actuellement et quels sont les obstacles rencontrés?

Les journées où je dois attendre mon tour à la base de Titan pendant que deux ou trois personnes essaient la voie sont plus épuisantes. C’est difficile de rester concentrée et calme dans cette atmosphère.

Mon nouvel objectif est d’accélérer le rythme quand je grimpe. Jusqu’à présent, j’aime beaucoup apprendre cette nouvelle façon de bouger sur le rocher tout en restant en phase avec mon corps, et je suis impatiente de continuer à travailler là-dessus.

As-tu un conseil à donner aux femmes et aux personnes noires, autochtones et de couleur qui veulent s’initier à l’escalade?

À toutes ces personnes qui veulent faire de l’escalade et se dépasser, sachez que tout le monde est intimidé au départ, moi de même. De nombreux gyms offrent des cours d’initiation qui vous permettent de débuter avec des gens de votre niveau plutôt que d’avoir l’impression d’être les seuls à ne pas savoir ce que vous faites. Cherchez sur les médias sociaux d’autres personnes noires, autochtones et de couleur qui ont envie de grimper – vous constaterez que nous sommes partout! Parmi les comptes auxquels je suis abonnée, il y a MelaninBaseCamp, BrownGirlsClimb, IndigenousWomxnClimb, ClimbersofColor, BrownGirlsDocMafia, et HeyFlashFoxy.

Quels sont tes produits d’escalade préférés?

En voici quelques-uns dont je ne peux me passer :

  • J’adore le collant Gateway Lead de MEC conçu pour l’escalade. Son extensibilité permet d’effectuer des mouvements techniques et délicats sur la paroi et je peux le porter aussi pour m’arrêter manger une bouchée sur le chemin du retour.

  • Le chandail à demi-glissière Rockwall de MEC me sert durant les intersaisons pour rester au chaud quand je marche jusqu’à la paroi ou pour en revenir. La glissière est pratique pour m’aérer si j’ai trop chaud en chemin.

  • Le sac à dos Cragalot de MEC est parfait pour l’escalade : on peut accéder au compartiment principal de deux façons et il est assez grand pour y mettre une corde, des dégaines, des chaussons et un sac à magnésie. Il comporte aussi une petite poche à glissière sur le dessus pour ranger des clés et un portefeuille. Les bretelles et le panneau dorsal rembourrés permettent de le porter en tout confort lors de longues approches.

  • En escalade de bloc, c’est pratique d’avoir un sac à « pof » qui peut aussi contenir du ruban, la clé du casier et un téléphone en plus de la magnésie. Le modèle Chalkalot de MEC fait tout cela, et j’aime sa fermeture magnétique qui empêche les fuites.


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