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La vie des pros de l’escalade au Canada

4 novembre 2019

Articles trouvés dans Activités, Nouvelles de la communauté, Récits

Qu’est-ce que ça prend pour pratiquer ce sport de façon compétitive? Pour le savoir, nous avons invité un groupe de grimpeurs et grimpeuses d’élite du Canada à répondre à une série de questions sur leur quotidien. Poursuivez votre lecture pour avoir un aperçu de la vie des pros de l’escalade : découvrez leurs rituels de préparation avant une compétition, leur vision de l’avenir du sport au Canada, leurs conseils pour récupérer après un entraînement intense, leurs trucs pour gérer les chaussons malodorants et plus encore.

Notre groupe de grimpeurs et grimpeuses :

  • Sean McColl, champion du monde d’escalade, futur athlète olympique
  • Tosh Sherkat, ambassadeur d’escalade MEC
  • Cat Carkner, athlète aux Jeux olympiques de la jeunesse et ambassadrice MEC
  • Lucas Uchida, membre de l’équipe nationale du Canada et ambassadeur MEC
  • Allison Vest, membre de l’équipe nationale du Canada
Climbing Escalade Canada

L’ensemble de ces athlètes sont membres deClimbing Escalade Canada (CEC), un organisme sans but lucratif qui fait la promotion de l’escalade de compétition au Canada et à l’étranger. En tant quepartenaire fondateur* de CEC, dans le cadre du programme MEC Tous dehors, MEC est ravie de soutenir le développement des jeunes grimpeurs et grimpeuses partout au pays.*

1. L’épreuve d’escalade aux Jeux olympiques combine trois disciplines : l’escalade de vitesse, le mur d’escalade et l’escalade de difficulté. Que pensez-vous de ce format?

J’ai participé activement aux discussions sur la combinaison des épreuves d’escalade aux JO de Tokyo 2020. Puisque le Comité international olympique (CIO) n’accorde qu’une seule série de médailles à la Fédération internationale d’escalade sportive (IFSC), il était logique de combiner les trois disciplines. On propose toutefois de créer une épreuve de vitesse séparée pour les Jeux de 2024. L’objectif de l’IFSC a toujours été de mettre en place au moins trois séries de médailles, soit une pour chacune des disciplines principales (vitesse, difficulté et bloc). – Sean McColl

Sean McColl at the 2019 IFSC Climbing World Championships in Japan

2. Quelle est votre épreuve de compétition préférée?

Le bloc. En grande partie pour l’atmosphère des compétitions. On y retrouve une énergie électrisante qui rend l’expérience encore plus agréable. C’est plus rapide et moins exigeant sur le plan mental. – Cat Carkner

Je n’arrive pas à choisir entre l’escalade de difficulté et le bloc. J’aime le fait d’avoir à m’adapter à différentes situations et à me servir de ma tête pour résoudre les problèmes et exécuter les mouvements efficacement. Je trouve l’aspect mental des épreuves de difficulté et de bloc très stimulant. – Lucas Uchida

Cat Carkner at the 2018 Youth Olympic Games

3. À quoi ressemble une semaine d’entraînement typique?

Ça dépend où j’en suis dans mon programme d’entraînement. D’habitude, je m’entraîne cinq ou six jours par semaine, pendant trois à six heures par jour. Une journée d’entraînement comprend une combinaison des exercices suivants : réchauffement, suspension, ascension seulement avec les mains, bloc, circuits, escalade en cordée, cardio, étirements, exercices de mobilité et de récupération. Je m’entraîne en moyenne de 15 à 30 heures par semaine. – Sean McColl

Je ne vais pas dévoiler tous mes secrets, mais dans une semaine typique, je travaille beaucoup les composantes de l’escalade – je ne fais pas que grimper. Je consacre normalement deux ou trois jours à l’entraînement musculaire et deux ou trois jours au développement de compétences techniques. – Tosh Sherkat

Mon programme d’entraînement varie d’une saison à l’autre. Pendant la saison d’escalade en cordée, je passe beaucoup de temps sur les murs. Pendant la saison du bloc, j’essaie d’intégrer un maximum de styles d’escalade à mon entraînement. – Allison Vest

Dans une semaine typique, je passe cinq jours au centre d’escalade. Sur ces cinq jours, j’en consacre deux à l’entraînement musculaire. À part ça, je fais beaucoup d’escalade. – Lucas Uchida

4. Comment vous préparez-vous mentalement en vue d’une compétition?

J’ai un rituel que je pratique avant chaque compétition : je pense à toutes les heures d’entraînement que j’ai enchaînées pour me rendre là et je me réjouis à l’idée de pouvoir représenter mon pays. – Sean McColl

J’aime prendre le temps d’imaginer les sensations que je vais ressentir pendant la compétition. C’est comme une répétition mentale de l’expérience que je m’apprête à vivre et de la façon dont je vais l’aborder. – Lucas Uchida

Lucas Uchida getting ready for a competition

5. Quel effet ça fait de grimper devant une foule pendant une compétition?

Cela pourrait surprendre certaines personnes, mais j’adore ça! J’ai toujours adoré ça! Je ne sais pas si c’est parce que j’aime « donner un spectacle », mais l’énergie d’une grande foule m’a toujours stimulée, et je me laisse porter par ce dynamisme pendant les compétitions. – Allison Vest

C’est amusant, stimulant et palpitant! Plus la foule est grande, mieux c’est! – Sean McColl

J’aime ça. Je ne sais pas trop pourquoi. Tout ce que je sais, c’est qu’une fois que le chrono est lancé, je veux grimper, la foule veut que je grimpe, et c’est une expérience très positive. – Tosh Sherkat

6. À quel point est-ce important pour vous de servir de mentor·e à la prochaine génération de grimpeurs et grimpeuses au Canada?

Être un mentor, surtout auprès de la jeunesse canadienne, est l’un de mes plus grands objectifs. Je sais que je vais devoir arrêter de faire des compétitions un jour, mais je pourrai continuer à participer au développement du sport en transmettant mes connaissances à d’autres. – Sean McColl

C’est une des choses qui compte le plus à mes yeux. Bien entendu, en tant qu’athlète, je veux m’épanouir et atteindre mes objectifs personnels, mais le développement de l’escalade au Canada me tient fortement à cœur. J’ai eu la chance d’avoir des modèles autour de moi dans ma jeunesse, et ce serait merveilleux de pouvoir aider ne serait-ce qu’un ou une jeune. Notre équipe jeunesse est respectueuse, motivée et passionnée. L’avenir s’annonce prometteur. – Allison Vest

Depuis deux ans, je suis coach d’une équipe jeunesse d’escalade de compétition. Je passe beaucoup de temps avec l’équipe et je trouve ça important de contribuer à former la nouvelle génération. – Lucas Uchida

7. Quels aspects du nouveau maillot de compétition de l’équipe du Canada aimez-vous le plus?

Le blanc, le rouge et la fierté que je ressens lorsque je le porte. – Sean McColl

Les panneaux latéraux à motif picoté sur lesquels il est écrit en gros « CANADA ». Trop cool. – Allison Vest

C’est la première fois que nous avons un maillot conçu spécialement pour notre équipe. Pour moi, ça représente un grand pas dans la bonne direction. – Lucas Uchida

Sean McColl Olympic jersey design with MEC Label designers

8. Qui sont les personnes qui vous inspirent?

J’ai beaucoup d’admiration pour les athlètes qui usent de leur influence pour faire changer les choses, comme Alex Honnold et Tommy Caldwell. J’admire aussi Janja Garnbret et Akiyo Noguchi, des grimpeuses remarquables. – Cat Carkner

Sonnie Trotter. C’était mon coach quand j’avais 15 ans. C’est un véritable passionné d’escalade et il déborde d’enthousiasme. Les diffusions en continu de l’IFSC sont aussi une grande source d’inspiration. Je regarde à répétition les championnats mondiaux pour observer les mouvements et les reproduire pendant mes entraînements. – Tosh Sherkat

9. Avez-vous des conseils de récupération rapide après une compétition ou un entraînement intense?

Récupération active et repos. Beaucoup de jeunes ne savent pas se reposer, je ne comprends pas pourquoi. – Sean McColl

Il n’y a rien de mieux qu’un bain au sel d’Epsom. – Tosh Sherkat

Tosh Sherkat training

10. Vous voyagez beaucoup pour les compétitions. Quelle a été votre destination préférée?

Le Japon est l’un des pays les plus cool que j’ai visités. J’aime la culture, la cuisine et le peuple japonais – les gens sont très respectueux comme au Canada. – Sean McColl

C’est toujours agréable d’aller à Vail, car les compétitions se déroulent au cœur des montagnes, et on y retrouve une culture de sport et de plein air très forte. Une autre de mes destinations favorites est Wujiang, en Chine. C’est un dépaysement total. De plus, le site de la compétition est à deux pas de notre hôtel, ce qui crée une sorte d’esprit de communauté, du moins pendant l’événement. – Allison Vest

11. Quelles sont vos meilleures astuces de voyage?

Apporter un masque pour les yeux. Je n’ai pas le sommeil lourd, alors je dors toujours avec un masque pour les yeux en voyage (et à la maison). Normalement, j’en apporte deux au cas où j’en perdrais un. Conseil de pro. – Allison Vest

12. Avez-vous des trucs pour entretenir les chaussons d’escalade et éliminer les mauvaises odeurs?

Je les saupoudre de poudre pour bébé chaque jour. Pendant les compétitions, je place une serviette au pied du mur pour enlever le surplus de magnésie du matelas. – Cat Carkner

Je me bouche le nez. Il n’y a rien à faire, les odeurs sont trop tenaces. – Tosh Sherkat

13. Dernière question : comment gardez-vous la motivation?

Je pense à la prochaine compétition. – Sean McColl

Je pense à mes objectifs et à tous les progrès que j’ai réalisés jusqu’ici. Tant que je continue d’être motivée, je sais que je suis sur la bonne voie. – Allison Vest

Vous voulez en savoir plus sur l’escalade de compétition au Canada?

Jetez un coup d’œil aux programmes de CEC – un organisme qui travaille fort dans les coulisses pour promouvoir l’escalade sportive.

« Le CEC s’emploie à développer l’escalade partout au Canada, affirme Joachim Stroink, membre du conseil d’administration de CEC. Nous travaillons actuellement à élargir notre série de compétitions par l’ajout de championnats régionaux. Nous nous efforçons de mettre plus d’entraîneur·e·s en contact avec plus de centres d’escalade, nous investissons dans des programmes axés sur la performance et nous travaillons à l’élaboration d’un cadre de développement à long terme pour les athlètes et les entraîneur·e·s. »

« L’escalade aux Jeux olympiques aura une portée énorme, poursuit-il. Ce sera une occasion formidable d’accroître la notoriété du sport auprès du grand public, de le rendre plus accessible, d’attirer de nouveaux athlètes et de développer une nouvelle génération de grimpeurs et grimpeuses encore plus forte. Ce sera un moment de grande fierté pour toute la communauté d’escalade. »

Photo du haut : Allison Vest aux Championnats du monde d’escalade 2019 au Japon


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